Ce panorama, j'ai la chance de le contempler régulièrement depuis des décennies :
Ambiance “neige fraîche” le 13 juillet 2011.
Concentrons-nous sur le motif central, Goûter et mont Blanc, en fin de journée le 15 juillet 2011 :
Comme semble l'indiquer cet ancien croquis, dessiné par mon père dans les années soixante-dix :
…le Dôme du Goûter se situe à gauche de l'aiguille homonyme, repérable à une côte rocheuse sous son sommet.
Or… il n'en est rien ! Il aura fallu près de cinquante années avant que je ne me rende compte que…
1. Le Dôme du Goûter est la bosse plus à droite (4304 m), que la perspective fait paraître moins haut que l'autre sommet
2. Ce sommet marqué par une petite côte rocheuse est la pointe Bayeux (4258 m)
3. La trace des ascensionnistes du mont Blanc passe bien entre les deux sommets
4. Le refuge de l'aiguille du Goûter, d'où ils sont partis
5. Le mont Blanc, caché derrière la bosse de la pointe Bayeux
6. Ce qui devrait être la pointe Bravais (4057 m)
7. Le Mur de la Côte, sur l'itinéraire des “trois monts”
8. Le refuge de Tête Rousse
9. Le piton des Italiens
Fantastique découverte !
(Bon, je sais, il faut être initié pour comprendre le sens de cette remarque).
PS : je ne sais toujours pas si, oui ou non, je suis passé au sommet du Dôme…
samedi 16 juillet 2011
vendredi 19 novembre 2010
Faire le mur (épisode 1)
Thème(s) :
Alpinisme
Un ami, Guy, m'a fait passer quelques photos étonnantes.
Regardez ce petit diaporama…
La suite des commentaires dans le billet suivant, à cette adresse.
Regardez ce petit diaporama…
La suite des commentaires dans le billet suivant, à cette adresse.
Faire le mur (épisode 2)
Thème(s) :
Alpinisme
C'est ce qui s'appelle “grimper comme un chamois” ! Les bouquetins sont en effet des animaux voisins des chamois, particulièrement adroits et capables de passer là où les mains de l'homme ont déjà du mal à poser le pied.
Il se trouve que le mur de ce barrage, très raide sans être vertical, est garni de mousses, de lichens et même de sel, dont ces quadrupèdes sont friands. Aussi n'hésitent-ils pas à “faire le mur” pour aller les déguster.
De quoi avoir envie de se réincarner en bouquetin, dans une prochaine vie !
Il s'agit du barrage de Cingino, en Italie.
dimanche 10 octobre 2010
Cosmique arête…
Thème(s) :
Alpinisme
L’avez-vous noté ? Ce dimanche était le 10/10/10, 10 octobre 2010. Depuis 2001, nous rencontrons chaque année une de ces dates amusantes, et cela continuera jusqu’au 12/12/12. Après, il faudra être patients et attendre le 2 février 2022. Bigre ! Vertige du temps qui passe… comme à l’aiguille du Midi ce 10 octobre, où une jolie course m’a plongé dans des considérations… cosmiques. Le calembour était tentant, j’y ai cédé.
L’immuable et le changeant
Ce n’est pas le moindre paradoxe de la montagne que de symboliser à la fois l’immuable et le changeant. Si le mont Blanc est toujours là (heureusement !), l’arête des Cosmiques a changé, depuis quelques décennies. Une belle façon de nous signifier qu’il faut accepter le changement, le vivre positivement.

Peu après l'attaque de l'arête des Cosmiques, un petit verrou rocheux.
La premier gendarme, très pointu contrairement au second. À noter que le ciel bleu est ici un odieux trucage Photoshop (la météo était plutôt au “jour blanc”).
Le parcours de l’arête des Cosmiques est toujours varié et ludique, comme l'illustre ce cliché.
Ambiance “momunentale” entre les deux gendarmes. C’est dans la Grosse tour, à droite, que se développe une couenne historique (8a) dont on peut voir une vidéo sur le site de TV Moutain. Comme quoi l’extrême et le facile se côtoient en toute harmonie !
Entre la Grosse tour et le ressaut final des Cosmiques, le niveau de la neige peut varier dans de grandes proportions, comme en témoignent ces deux photos. À gauche, le passage photographié le 18 juillet 1980, un été spécialement enneigé. À droite, ce 10 octobre. Le pinacle de quelque 6 m de haut disparaissait presque entièrement sous la neige trente ans plus tôt !
Le passage-clé final a changé lui aussi. Naguère franchi par un rétablissement sur une prise assez haute, il se passe plus à droite, le long d’une fissure assez fine et grâce au secours de deux prises taillées pour les pointes-avant des crampons (un 4a d’après Camp To Camp). Je confesse ici que lesdites prises taillées, de l’ordre de la profanation d’un certain point de vue, m’ont été d’un grand secours, ainsi que le piton à anneau enfoncé dans le début de la fissure…
Mais les changements, il convient aussi de les accepter pour soi ! J’ai dû me “gendarmer” (expression de circonstances) pour travailler le positionnement des pieds, chercher les prises et dompter les effets de l’altitude qui rendaient mes bras d’athlète quelque peu mollassons… C'est pourquoi je remercie encore une fois le jeune Zian d'avoir conduit le vénérable ascensionniste que je suis (j'exagère, mais il y a de ça) pour la troisième fois cet été (Voir les billets des 12 septembre et 4 octobre). Les guides m'épatent toujours par la rapidité et l'efficacité de leurs manœuvres de corde et d'assurage ! Voilà qui m'a permis de goûter dans d'excellentes conditions ce parcours classique mais toujours réjouissant.
Partis vers 9h20, à midi largement sonné (12h25), nous étions de retour à l'Aiguille. La boucle était bouclée !
L’immuable et le changeant
Ce n’est pas le moindre paradoxe de la montagne que de symboliser à la fois l’immuable et le changeant. Si le mont Blanc est toujours là (heureusement !), l’arête des Cosmiques a changé, depuis quelques décennies. Une belle façon de nous signifier qu’il faut accepter le changement, le vivre positivement.
Qu’auraient pensé George et Maxwell Finch, les premiers ascensionnistes de l’arête il y a presque un siècle ?
La première date en effet du 29 août 1911, voir ci-contre un extrait de l'édition de 1931 du Guide Vallot (cliquer sur l'imagette pour zoomer).
Leurs impressions devaient paradoxalement être proches des nôtres aujourd’hui, puisque l’année 1911 fut une année de canicule et de sécheresse mémorable, qui favorisa l’ouverture d’itinéraires nouveaux, au premier rang desquels le célèbre Grépon-Mer de Glace (19 août). Un record de 31 degrés fut même enregistré à Chamonix en septembre de cette année-là. En revanche, George & Maxwell ne disposaient pas du téléphérique pour les déposer à pied d'œuvre, d'où une marche d'approche (et de retour) longue, soit depuis le Requin, soit depuis le col du Géant ! Et au lieu de s'arrêter à la plate-forme des touristes, ils grimpèrent jusqu'au vrai sommet, ce qui, aujourd'hui, est non seulement impossible mais dangereux (câbles électrifiés).
La première date en effet du 29 août 1911, voir ci-contre un extrait de l'édition de 1931 du Guide Vallot (cliquer sur l'imagette pour zoomer).
Leurs impressions devaient paradoxalement être proches des nôtres aujourd’hui, puisque l’année 1911 fut une année de canicule et de sécheresse mémorable, qui favorisa l’ouverture d’itinéraires nouveaux, au premier rang desquels le célèbre Grépon-Mer de Glace (19 août). Un record de 31 degrés fut même enregistré à Chamonix en septembre de cette année-là. En revanche, George & Maxwell ne disposaient pas du téléphérique pour les déposer à pied d'œuvre, d'où une marche d'approche (et de retour) longue, soit depuis le Requin, soit depuis le col du Géant ! Et au lieu de s'arrêter à la plate-forme des touristes, ils grimpèrent jusqu'au vrai sommet, ce qui, aujourd'hui, est non seulement impossible mais dangereux (câbles électrifiés).

Peu après l'attaque de l'arête des Cosmiques, un petit verrou rocheux.
La premier gendarme, très pointu contrairement au second. À noter que le ciel bleu est ici un odieux trucage Photoshop (la météo était plutôt au “jour blanc”).
Le parcours de l’arête des Cosmiques est toujours varié et ludique, comme l'illustre ce cliché.
Ambiance “momunentale” entre les deux gendarmes. C’est dans la Grosse tour, à droite, que se développe une couenne historique (8a) dont on peut voir une vidéo sur le site de TV Moutain. Comme quoi l’extrême et le facile se côtoient en toute harmonie !
Entre la Grosse tour et le ressaut final des Cosmiques, le niveau de la neige peut varier dans de grandes proportions, comme en témoignent ces deux photos. À gauche, le passage photographié le 18 juillet 1980, un été spécialement enneigé. À droite, ce 10 octobre. Le pinacle de quelque 6 m de haut disparaissait presque entièrement sous la neige trente ans plus tôt !
Le passage-clé final a changé lui aussi. Naguère franchi par un rétablissement sur une prise assez haute, il se passe plus à droite, le long d’une fissure assez fine et grâce au secours de deux prises taillées pour les pointes-avant des crampons (un 4a d’après Camp To Camp). Je confesse ici que lesdites prises taillées, de l’ordre de la profanation d’un certain point de vue, m’ont été d’un grand secours, ainsi que le piton à anneau enfoncé dans le début de la fissure…
Mais les changements, il convient aussi de les accepter pour soi ! J’ai dû me “gendarmer” (expression de circonstances) pour travailler le positionnement des pieds, chercher les prises et dompter les effets de l’altitude qui rendaient mes bras d’athlète quelque peu mollassons… C'est pourquoi je remercie encore une fois le jeune Zian d'avoir conduit le vénérable ascensionniste que je suis (j'exagère, mais il y a de ça) pour la troisième fois cet été (Voir les billets des 12 septembre et 4 octobre). Les guides m'épatent toujours par la rapidité et l'efficacité de leurs manœuvres de corde et d'assurage ! Voilà qui m'a permis de goûter dans d'excellentes conditions ce parcours classique mais toujours réjouissant.
Partis vers 9h20, à midi largement sonné (12h25), nous étions de retour à l'Aiguille. La boucle était bouclée !
lundi 4 octobre 2010
Une “corda alpina” très cool
Thème(s) :
Alpinisme
La “via corda alpina” aux Mottets est unique en son genre dans le massif du Mont-Blanc (du moins à ma connaissance). Cette voie, que l'on pourrait qualifier de “rando-escalade”, n'est pas une via ferrata, puisqu'il n'y a pas d'équipements artificiels de progression, mais n'est pas non plus une voie d'escalade stricto sensu, puisqu'elle alterne cheminements piétonniers et ressauts rocheux faciles. De quoi mériter le label “cool”, que du plaisir et tout de même presque 600 mètres de dénivelé ! Un excellent moyen de se remettre sur les pieds et de s'entraîner.
Comme il est inutile – voire déconseillé – de grimper en chaussons d'escalade, en raison des sections de marche, on retrouve avec étonnement les sensations de gratonnage et d'adhérence en vibrams, ce qui est loin d'être désagréable ! L'idéal, à notre avis, sont des chaussures vibrams non rigides. Les rigides sont peu efficaces en adhérence, tandis que les simples chaussures de randonnées ont des semelles plus glissantes. Mais bon : les “forts en rocher” peuvent franchir les passages en baskets !
La progression se fait corde tendue avec de brefs arrêts pour l'assurage des passages les plus délicats (3c maximum). Des spits sont placés dans les dalles, des arbres complètent l'équipement naturel. Comme le remarque avec humour un descriptif lu sur le Web, faire des relais tous les 30 mètres risque de rendre indispensable un bivouac tant l'itinéraire est long !
D'après le site de la Buvette des Mottets (buvettedesmottets.com), cette via corda a été ouverte par Sabine, Serge et Frank Tresamini (guide et gérant de la buvette si je ne me trompe pas), Jean-Pierre Albinoni et Jean-Paul Demarchi.
La voie compte six principales sections :
1-La montée des chamois
2-Le passage de la Sabinette
3-Le vol du perfo
4-La vire au bouc, suivie de la traversée des Italiens
5-Le mur des vétérans
6-Canyon et oasis
(Source : fabcime.com, on y trouve aussi une vidéo sympathique).
Quelques clichés de notre ascension du 3 octobre, sous la conduite de Zian, deux heures de cheminement varié et réjouissant.
Zian dans les dalles polies par le passage de la Mer de Glace, à l'époque où elle débordait par-dessus le ressaut des Mottets.
Sabine aux prises avec ce qui ne peut être que… le “passage à la Sabinette” !
Un passage, qui, photographié avec talent (!) peut impressionner son monde (7b+ avec un p.a.).
Récupération du matériel avant d'attaquer une dalle à l'aspect bien lisse…
Ambiance saisissante au bord du “canyon” de l'Arveyron, sous un fœhn violent…
…qui exige d'ôter le chapeau si on ne veut pas le voir s'envoler dans le vide (comme le perfo lors de l'ouverture ?).
Magnifiques mélèzes dans le final, baptisé avec justesse “l'oasis”.
Quand la Sans Nom et les Drus apparaissent, c'est magique !
Au “sommet” sur fond de Verte et de Drus.
À proximité des Mottets, la “corda” peut être ôtée. Au fond, l'aiguille de la République et les Grands Charmoz.
Comme il est inutile – voire déconseillé – de grimper en chaussons d'escalade, en raison des sections de marche, on retrouve avec étonnement les sensations de gratonnage et d'adhérence en vibrams, ce qui est loin d'être désagréable ! L'idéal, à notre avis, sont des chaussures vibrams non rigides. Les rigides sont peu efficaces en adhérence, tandis que les simples chaussures de randonnées ont des semelles plus glissantes. Mais bon : les “forts en rocher” peuvent franchir les passages en baskets !
La progression se fait corde tendue avec de brefs arrêts pour l'assurage des passages les plus délicats (3c maximum). Des spits sont placés dans les dalles, des arbres complètent l'équipement naturel. Comme le remarque avec humour un descriptif lu sur le Web, faire des relais tous les 30 mètres risque de rendre indispensable un bivouac tant l'itinéraire est long !
D'après le site de la Buvette des Mottets (buvettedesmottets.com), cette via corda a été ouverte par Sabine, Serge et Frank Tresamini (guide et gérant de la buvette si je ne me trompe pas), Jean-Pierre Albinoni et Jean-Paul Demarchi.
La voie compte six principales sections :
1-La montée des chamois
2-Le passage de la Sabinette
3-Le vol du perfo
4-La vire au bouc, suivie de la traversée des Italiens
5-Le mur des vétérans
6-Canyon et oasis
(Source : fabcime.com, on y trouve aussi une vidéo sympathique).
Quelques clichés de notre ascension du 3 octobre, sous la conduite de Zian, deux heures de cheminement varié et réjouissant.
Zian dans les dalles polies par le passage de la Mer de Glace, à l'époque où elle débordait par-dessus le ressaut des Mottets.
Sabine aux prises avec ce qui ne peut être que… le “passage à la Sabinette” !
Un passage, qui, photographié avec talent (!) peut impressionner son monde (7b+ avec un p.a.).
Récupération du matériel avant d'attaquer une dalle à l'aspect bien lisse…
Ambiance saisissante au bord du “canyon” de l'Arveyron, sous un fœhn violent…
…qui exige d'ôter le chapeau si on ne veut pas le voir s'envoler dans le vide (comme le perfo lors de l'ouverture ?).
Magnifiques mélèzes dans le final, baptisé avec justesse “l'oasis”.
Quand la Sans Nom et les Drus apparaissent, c'est magique !
Au “sommet” sur fond de Verte et de Drus.
À proximité des Mottets, la “corda” peut être ôtée. Au fond, l'aiguille de la République et les Grands Charmoz.
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