lundi 4 octobre 2010

Une “corda alpina” très cool

La “via corda alpina” aux Mottets est unique en son genre dans le massif du Mont-Blanc (du moins à ma connaissance). Cette voie, que l'on pourrait qualifier de “rando-escalade”, n'est pas une via ferrata, puisqu'il n'y a pas d'équipements artificiels de progression, mais n'est pas non plus une voie d'escalade stricto sensu, puisqu'elle alterne cheminements piétonniers et ressauts rocheux faciles. De quoi mériter le label “cool”, que du plaisir et tout de même presque 600 mètres de dénivelé ! Un excellent moyen de se remettre sur les pieds et de s'entraîner.

Comme il est inutile – voire déconseillé – de grimper en chaussons d'escalade, en raison des sections de marche, on retrouve avec étonnement les sensations de gratonnage et d'adhérence en vibrams, ce qui est loin d'être désagréable ! L'idéal, à notre avis, sont des chaussures vibrams non rigides. Les rigides sont peu efficaces en adhérence, tandis que les simples chaussures de randonnées ont des semelles plus glissantes. Mais bon : les “forts en rocher” peuvent franchir les passages en baskets !

La progression se fait corde tendue avec de brefs arrêts pour l'assurage des passages les plus délicats (3c maximum). Des spits sont placés dans les dalles, des arbres complètent l'équipement naturel. Comme le remarque avec humour un descriptif lu sur le Web, faire des relais tous les 30 mètres risque de rendre indispensable un bivouac tant l'itinéraire est long !

D'après le site de la Buvette des Mottets (buvettedesmottets.com), cette via corda a été ouverte par Sabine, Serge et Frank Tresamini (guide et gérant de la buvette si je ne me trompe pas), Jean-Pierre Albinoni et Jean-Paul Demarchi.

La voie compte six principales sections :
1-La montée des chamois
2-Le passage de la Sabinette
3-Le vol du perfo
4-La vire au bouc, suivie de la traversée des Italiens
5-Le mur des vétérans
6-Canyon et oasis
(Source : fabcime.com, on y trouve aussi une vidéo sympathique).

Quelques clichés de notre ascension du 3 octobre, sous la conduite de Zian, deux heures de cheminement varié et réjouissant.

Zian dans les dalles polies par le passage de la Mer de Glace, à l'époque où elle débordait par-dessus le ressaut des Mottets.

Sabine aux prises avec ce qui ne peut être que… le “passage à la Sabinette” !

 Un passage, qui, photographié avec talent (!) peut impressionner son monde (7b+ avec un p.a.).

 Récupération du matériel avant d'attaquer une dalle à l'aspect bien lisse…

Ambiance saisissante au bord du “canyon” de l'Arveyron, sous un fœhn violent…

 …qui exige d'ôter le chapeau si on ne veut pas le voir s'envoler dans le vide (comme le perfo lors de l'ouverture ?).

Magnifiques mélèzes dans le final, baptisé avec justesse “l'oasis”.

Quand la Sans Nom et les Drus apparaissent, c'est magique !

Au “sommet” sur fond de Verte et de Drus.

À proximité des Mottets, la “corda” peut être ôtée. Au fond, l'aiguille de la République et les Grands Charmoz.