lundi 29 octobre 2012

Les Chéserys : solution du petit jeu

Le récent billet sur les Chéserys proposait un petit jeu.
Retrouver le relais et le spit de départ sur cette photo :


En voici la solution :


Cliquez sur les photos pour zoomer, ce sera plus commode ;-)

mercredi 24 octobre 2012

Blondes chéseries

Le temps nous était compté : une courte matinée pour aller “grimpailler”. Le site des Chéserys, en amont de la vallée de Chamonix, convenait à cette contrainte : une approche brève (1h), une falaise de hauteur modeste (150 m). Guidé une nouvelle fois par Zian, j'ai eu le plaisir de gravir l'une des voies récentes ouvertes sur ces rochers aux ressources infinies (voir notre billet sur la voie Aubade de l'année dernière).

Un groupe de grimpeurs a ouvert à l'automne 2009 trois voies (Jacqueline et André Grobéty, Pierre-Alain Chevalley et Anne-Lise Jost). Pour les baptiser, ils ne se sont pas compliqué la vie, jugez-en : La Brune, la Blonde et la Rousse sont leurs trois dénominations !
Addendum 2014 : j'ai fini par comprendre la raison de ces choix !

Topo en mains, nous avons choisi la voie “La Blonde” car c'est la moins difficile des trois. Aucune interprétation psychanalytique n'en sera tentée ici. Tout juste déplorera-t-on les possibles vexations lorsque, de retour, l'on annonce à sa compagne, rousse par exemple, que l'on a “fait la blonde”…

Haute de 150 mètres, la voie est peu soutenue. Les passages un tantinet techniques sont toujours brefs, presque des “pas de blocs”. Le style prédominant est bien sûr la dalle, avec une sortie plus redressée, qui présente dans la dernière longueur deux courts passages de niveau 5a/5b. L'équipement est généreux. Il faut d'ailleurs s'attacher à bien suivre la ligne des spits, au risque de se retrouver dans du “trop facile” si l'on s'écarte de la ligne d'ascension.

 À l'attaque de “la Blonde”, une… blonde (cigarette) au bec.

La première longueur propose une jolie dalle à petites prises (5a).

Quelques beaux mouvements d'équilibre.

Ambiance d'automne, avec des mélèzes… plus roux que blonds ! À Argentière, la mer de nuages n'est pas encore dissoute.

Recadrage “sport” pour corser l'ambiance…

Même méthode !

Un montage pour rassembler deux clichés et donner une idée du décor somptueux dans lequel nous évoluions.

On reste sans voix – clavier muet – face à tant de beauté…

Le topo proposé ici ne prétend pas à l'exactitude. Quelques prises de notes pendant la montée, et des recoupements avec la description du guide édité par Vamos (François Burnier et Dominique Potard) ont permis de le dessiner. À noter qu'il est possible de descendre en seulement trois grands rappels, à condition de disposer de 50 mètres de longueur de corde.
La cotation se limitant à une seule cote par longueur n'est pas adaptée à cette voie, car aucune longueur n'est soutenue, les passages de 4c et 5a/b étant tous très courts.
La première longueur, sur ce croquis, peut être découpée en deux (relais intermédiaire équipé).

NB : vous pouvez zoomer en cliquant sur l'image pour mieux consulter le document.

Ascension réalisée le 24 octobre 2012 sous la conduite de Zian. Merci à lui ! (Y compris pour les photos).

Une petite devinette en “bonus” : retrouvez le relais et le premier spit de protection sur cette photo de la dernière longueur.

La solution figure dans le billet du 29 octobre.

mardi 14 août 2012

La pointe du Dard : une course “impeccable”

Ce 13 août 2012, le trio Benoît, Louis et Jean-Luc avait bouclé ses sacs en vue de l'ascension de la pointe du Dard (3206 m), dans le massif de la Vanoise. Particularité notable : pour Louis (pas encore onze ans), ce serait sa toute première course en haute montagne. Un événement !


Le point de départ de la course est le refuge du col de la Vanoise (2517 m), atteint en 2h30 depuis le mont Bochor (2022 m), où notre guide, Émile, nous a rejoints pour le dîner. Car le trio susnommé sera emmené vers les hauteurs par un professionnel !


Après une nuit en dortoir, un lever matinal (4h) et le petit déjeuner “dans le coaltar”, nous avons pris le départ vers 5h, les lampes frontales éclairant notre chemin. L'obscurité favorise la concentration et atténue l'inévitable monotonie de toute marche d'approche. Nous montons ainsi de quelque cinq cents mètres de dénivelé…


…pour prendre pied sur l'immense plateau glaciaire de la Vanoise, à 3000 m d'altitude. C'est le moment pour Louis de découvrir les crampons, et en premier lieu la façon de les fixer solidement aux pieds. À cette altitude et à cette heure, la température est voisine de 0° C : toujours étonnant en plein été !


Ainsi équipés, nous pouvons progresser sur les surprenants reliefs formés par le dégel et le regel à la surface du glacier. Ces vaguelettes, aussi nommées “pénitents”, ne favorisent pas la régularité de la marche : il faut, selon l'expression galvaudée mais qui a ici son sens propre, “regarder où l'on met les pieds”. Notre objectif, la pointe du Dard (flèche à droite) est encore éloigné, puisqu'il nous faudra parcourir près de 4 kilomètres (en 1h45) pour atteindre la base de ses rochers.


Au passage, quelques petites crevasses et autres “moulins” agrémentent le cheminement. Louis les franchit sans barguigner, salué par les “impeccable !” de son guide.


Derrière nous, le soleil se lève et illumine le superbe décor alpin qui nous entoure. Magnifique !


Enfin, vers 8h30, après trois heures et demi de marche patiente, nous sommes sur le point de toucher la “rive” de cette mer de glace. De là, il sera aisé de rallier le cairn sommital (flèche), où ce seront les congratulations d'usage ! Bravo, Louis ! La joie de la cordée est à la mesure des motivations de chacun des participants : outre la toute première course de Louis, Benoît, son père, réalise sa troisième ascension dans ce secteur (après la Réchasse et le mont Pelve), et Jean-Luc, la cinquantaine bien avancée, est enchanté d'avoir partagé l'aventure avec Louis et d'ajouter à sa liste cette course inédite. Quant à Émile, nous ne savons pas combien de fois il a traversé ce glacier – plusieurs dizaines sans aucun doute – et admirons son enthousiasme intact, exprimé par ses multiples commentaires pédagogiques ou topographiques, ainsi que par le soin apporté à rendre l'expérience agréable à son tout jeune client (“Ça va, Louis ? – Oui, ça va ! – Impeccable !”)


Depuis la pointe du Dard, le panorama s'étend tous azimuts, y compris sur Sa Majesté le mont Blanc, qui émerge fièrement à l'horizon (au centre de la photo). Nous ne resterons que trois quarts d'heure là-haut, car il faut penser à redescendre : 1200 m de dénivelé nous attendent.


Dès 9h30, c'est donc reparti. Nous allons retraverser le glacier, mais par une ligne plus directe – et plus accidentée. De grandes vagues de glace figées sont autant d'occasions d'exercices de cramponnage en pente inclinée comme on le voit ci-dessus (avec la Grande Casse en toile de fond).


Comme souvent, une légère impatience nous habite tandis que le refuge apparaît “tout en bas” (à gauche du lac sur la photo) et que l'on a plus de six heures de marche dans les pattes…
Nous y engloutirons omelettes et crêpes avec appétit avant d'entreprendre la descente du refuge en direction des Barmettes.

Sacrée journée !

Tous mes remerciements à :
Émile Chaillan pour nous avoir guidés et encouragés
Benoît et Louis pour m'avoir accepté dans leur cordée
L'équipe du refuge du col de la Vanoise, organisée et accueillante

Un compte rendu signé de Benoît figure aussi sur Camp To Camp à cette adresse.